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Interview des fondateurs

Stéphane Deschamps, Adrien Leygues et Éric Daspet.

La création de l'association Paris Web racontée par ses fondateurs Stéphane Deschamps, Adrien Leygues et Éric Daspet. Interview réalisée par Delphine Malassingne en juin 2009.

Comment est née l’idée de la création de Paris-Web ?

Stéphane Deschamps :

Le 10 juin 2005, je sors d’@Media Londres avec des étoiles dans les yeux et je croise Jean-Louis Carvès, à qui je dis « Il faut qu’on fasse la même chose en français ». Il sourit comme il sait si bien le faire et il me dit « Si tu fais quelque chose, appelle-moi ».
C’est l’encouragement initial de Jean-Louis qui a été le premier moteur, c’est pour ça que nous lui avons toujours réservé un accueil particulier à Paris-Web.

Adrien et Éric, comment avez-vous rejoint Stéphane ?

Adrien Leygues :

Stéphane cherche des compagnons et se tourne vers moi pensant que mon passé associatif pourrait sûrement nous aider.
On se dit rapidement qu’à deux, il va être difficile d’avoir les moyens humains suffisant pour tenir l’organisation d’un tel événement. Nous nous sommes tourné vers Éric, déjà renommé à l’époque pour son blog, ses interventions sur la liste Pompeurs, ses articles sur CyberCodeur.net, son bouquin etc. Nous l’avons rencontré pour la première fois en octobre 2005 lors d’un Paris Carnet, sa réponse est « oui » tout de suite.

Éric Daspet :

Je ne peux m’empêcher de souligner l’importance des Paris Carnet, Barcamp et autres W3Café qu’on a entre informaticiens ou entre internautes. C’est toujours là que se créent les projets web sympa et utiles. Celui-ci n’a pas fait exception.
Donc si Stéphane a pris l’idée ailleurs, a eu quelques « lance-toi » avant, c’est à l’occasion d’un Paris Carnet que j’ai sauté dans le train de Paris Web et qu’on a commencé à réellement créer l’association et le projet.

Le paysage français manquait cruellement de conférences de qualité, avec des vrais gens qui s’y connaissent et qui promeuvent les bonnes pratiques. Il manquait un @media français, communautaire et associatif, c’était ça l’ambition et je n’ai pas pu résister à l’envie de dire à Stéphane et Adrien « j’en suis ».

Adrien Leygues :

Nous créons alors l’association.

Nous commençons l’organisation à proprement parler, Stéphane invitera Olivier Gendrin à nous rejoindre au début de l’été.

Comment est-ce que cela s’est mis en place ?

Éric Daspet :

Monter un tel projet n’a rien d’évident. Ça commence avec des discussions mais la mise en place concrète c’est quand nous avons pris une liste de tous les gens biens du milieu et qu’ils ont tous répondu présents. Je pense à Tristan Nitot, Daniel Glazman, Élie Sloïm, Karl Dubost et plein d’autres que je ne vais pas nommer (si je le fais je risque d’en oublier et je n’ai envie d’oublier personne).

Ils nous ont fait confiance, nous ont soutenu, nous ont confirmé que le projet était utile et pertinent.
Le reste va finalement tout seul, en contactant les gens, en insistant, etc. Par contre c’était un boulot humain gigantesque. Rien que la comptabilité et le traitement manuel des inscriptions a pris une bonne centaine d’heures.

Adrien Leygues :

Je me souviens en effet que cela a été fait dans la douleur. Chapeau bas Stéphane et Éric !

Quel a été l’accueil réservé à Paris-Web ?

Stéphane Deschamps :

Ça a été assez impressionnant, du côté des orateurs. Imaginez vous asseoir autour d’une table à trois, lister tous les noms qui vous viennent spontanément comme les orateurs de la conférence francophone idéale que vous aimeriez voir, puis les contacter un à un et les voir tous accepter spontanément. Un régal ! Je n’en reviens toujours pas.

Adrien Leygues :

Nous avons également rencontré Tristan Nitot dans un petit boui-boui (j’aime bien, ça fait un peu « on monte un projet dans un garage ») qui nous a soutenus à 100 % dans la démarche. Somme toute un tel soutien nous a confirmé la nécessité de créer l’événement !

Stéphane Deschamps :

Quant aux sponsors, comme on l’a dit, Jean-Louis chez IBM a été d’une efficacité redoutable. De mon côté j’avais évidemment sollicité France Télécom, qui nous a accompagnés pour la salle.

Et avec le public, comment cela s’est-il passé ?

Adrien Leygues :

Très bien ! Il y avait déjà pas mal de communautés motivées autour de la qualité et des standards (Openweb, Pompage, Mozilla, IBM).

L’événement a aussi été très bien reçu par les « geeks » et la petite communauté qui gravitent autour des standards / qualité, voire un peu trop, car les private jokes ont pas mal fusées.

En ce qui concerne les bloggeurs, on reste dans le même ton, avec du support de bloggeurs comme Embruns qui nous ont donné beaucoup de visibilité.

Stéphane Deschamps :

Du côté du public, là encore, au moment de la conférence (et alors que la couverture presse est restée bizarrement discrète), de nombreuses personnes viennent nous voir et s’étonnent que personne ne l’ait fait plus tôt, tellement il était évident qu’on devait faire une conférence de ce type.

En revanche, comme le dit Adrien, certaines personnes ont vu ça comme une réunion d’un petit cercle d’amis. On n’avait pas anticipé cette réaction. C’était d’autant plus surprenant pour nous que pour la plupart des orateurs, c’était la première fois que nous les rencontrions !

Éric Daspet :

Tous les groupes contactés nous ont re-motivés à chaque fois. C’est ça qui fait plaisir. Plus qu’un besoin, il y avait un vrai enthousiasme pour le projet. Le tout s’est confirmé par la suite pendant l’événement et après l’événement : tous les retours ont été plus que positifs. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis d’oser faire plus l’année suivante, plus de jours, plus de personnes, plus de personnalités.

Merci à tous ceux qui ont pris le temps de nous encourager ou de nous remercier. Merci aussi à ceux qui ont simplement fait un sourire entendu à l’annonce ou pendant l’événement car c’est le signe qui ne trompe pas.

Et merci à vous, au nom des « geeks » et de la petite communauté qui gravitent autour des standards et de la qualité d’avoir en effet lancé cet événement maintenant attendu chaque année avec impatience.